Peut-on chercher le bonheur de plus grand nombre ?
Un peu de méthode : rédiger une introduction
Peut-on prendre ses désirs pour la réalité ? Exemple de bonne introduction d’élève (TL1, CDG, Compiègne, 2017)
Peut-on prendre ses désirs pour la réalité ? Le désir es la tension vers ce que j’imagine ou que je sais source de satisfaction. Mais le désir est souvent en décalage avec la réalité. En effet, la réalité et le caractère de ce qui existe vraiment, qui n’est pas le produit de notre pensée ; or le désir est le fruit de cette dernière. La question se pose alors de savoir s’il est possible que nous croyons que nos désirs soient réels, voire s’il est souhaitable que nous les croyons réels, alors que la réalité est différente, et ainsi blesser les autres ou se blesser soi-même en nourrissant de faux espoirs. D’une part le désir est irréel, mais d’autre part la réalité est modelée par l’accomplissement de nos désirs. Le désir est-il exclu de la réalité ou au contraire la réalité est-elle façonnée par les désirs accomplis ? Tout d’abord, nous verrons que le désir est hors de la réalité, puis que la réalité est constamment remodelée par l’accomplissement des désirs et enfin que les désirs sont au fondement de la réalité.
Peut-on prendre ses désirs pour la réalité ? (DST. TS. CDG. 2017) - exemple d'introduction possible (Mme Lucas)
On entend souvent dire qu’il ne faut pas prendre ses désirs pour la réalité. Cette expression souligne l’écart entre nos désirs, (définition) tension vers ce que l’on imagine source de satisfaction, et l’objet de nos désirs. (définition) Le mot réalité vient en effet du latin res : la chose. Parler de réalité, c’est donc faire référence à tout ce qui existe comme chose, indépendamment de la perception que tout sujet conscient peut en avoir. (lien avec le sujet) La question se pose alors de savoir si les désirs peuvent correspondre au réel, ou s’ils sont nécessairement toujours une projection sur celui-ci. Cette expression courante souligne également la limitation de notre puissance : désirer une chose ne la fait pas être, du moins pas tant que le désir n’est pas complètement accompli. Bien au contraire, le fait même de désirer quelque chose semble nous éloigner de la réalité en nous rendant difficile voire impossible de la connaitre réellement, tant les désirs nous aveuglent sur ce que sont les choses. (examen des deux sens du peut-on) Nous examinerons donc la possibilité pratique d’une adéquation entre nos désirs et la réalité, mais aussi si cela est souhaitable. (Lien avec le sujet) En effet, la force du désir réside peut-être justement dans ce décalage avec le réel. C’est parfois parce que nos désirs ne sont pas la réalité que celle-ci peut changer par leur intermédiaire. Peut-être qu’au fond être audacieux c’est savoir ne pas prendre ses désirs pour la réalité. D’ une part nos désirs sont toujours en écart avec le réel de par la déformation de celui-ci qu’ils opèrent et causent ainsi une amère déception ; d’autre part cet écart semble pouvoir être comblé par un travail de lucidité sur nos désirs. Les désirs sont-ils nécessairement déformation de la réalité, ou au contraire peut-on combler cet écart entre les désirs et le réel, et ainsi les prendre pour la réalité ?
Autre pb possible : D’ une part les désirs apparaissent comme ce qui déforme le réel, causant ainsi une amère déception et rendant nos désirs irréalisables ; d’autre part ils apparaissent comme ce qui forme le réel. Les désirs sont-ils nécessairement déformation de la réalité, ou au contraire permettent-ils de la transformer ?
I) Tout d’abord nos désirs déforment la réalité et ne doivent donc pas être pris pour cette dernière (pb sur la structure des désirs, qui embellit ce qui est désiré)
Nos désirs sont images de nous-mêmes, et non image conforme du réel (dimension égocentrée)
2. Nos désirs sont une construction dans l’imagination de l’objet désiré (x’ dffrt de x), et donc ils ne sont pas le réel 3. Nos désirs sont tension vers ce que nous n’est pas encore (je ne peux désirer la paix dans le monde si elle est déjà) et par conséquent il ne faut pas les prendre pour la réalité (sous peine d’en faire slt des « vœux pieux », beaux mais inefficaces) 4. On peut alors se demander si la seule solution est de ne pas chercher à réaliser ses désirs, pour ne pas être déçu (cf. texte de Rousseau, corpus du chapitre)
Transition : PB : du coup désirs = irréalisables
II) Il nous faut ainsi travailler nos désirs pour les faire coïncider avec le réel, et éviter ainsi d’en faire des simples souhaits. (ramener les désirs à la réalité)
Il nous faut trier les désirs pour ne satisfaire que ceux qui sont réalisables (que l’on peut mettre en œuvre dans le réel)
Il nous faut également ajuster nos désirs à la réalité (cf. Descartes : il faut « changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde »
[limites du II] Mais alors nous risquons en réalité de faire mourir en nous les désirs, comme instance créatrice de nouveaux.
III) Il ne faut pas prendre ses désirs pour la réalité, mais faire advenir la réalité par nos désirs [repositivation du désir comme écart avec la réalité = retournement paradoxal]
Si nos désirs sont toujours conformes au réel, alors c’est la mort du désir comme moteur de l’existence et de l’action.
Les désirs sont l’instance en nous qui peut changer ce qui est. Les désirs doivent dc être en décalage avec le réel.
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