Dans le cadre du chapitre sur le travail, les TL écoutent une des trois émissions suivantes. Les élèves donneront à la rentrée des vacances de la Toussaint 1 ou 2 page(s) dactylographiée(s) sur l'émission écoutée (note d'écoute), qui serviront aux autres élèves.
Objectifs : apprendre à suivre un cours audio, de type magistral ordonner des notes de cours sélectionner les informations importantes découvrir le manière fouillée Le Capital de Marx.
Textes du Capital lus dans l'émission : Marx, Le Capital, Livre I, Section 3, chap. 5, p410. « Dans la manufacture et dans l’artisanat, le travailleur se sert de l’outil, dans la fabrique il sert la machine. Dans le premier cas, c’est de lui que procède le mouvement du moyen de travail ; dans le second, il doit suivre le mouvement du moyen de travail. Dans la manufacture, les travailleurs sont les membres d’un mécanisme vivant. Dans la fabrique, il existe, indépendamment d’eux, un mécanisme mort auquel on les incorpore comme des appendices vivants. « La routine affligeante d’un labeur pénible et interminable, où se répète sans cesse le même processus mécanique, est un travail de Sisyphe ; le poids du travail retombe sans cesse, comme le rocher, sur le travailleur accablé. » Tout en agressant à l’extrême le système nerveux, le travail sur les machines opprime le jeu complexe des muscles et confisque toute liberté d’action du corps et de l’esprit. Même l’allègement du travail se transforme en moyen de torture, dans la mesure où la machine ne libère pas le travailleur du travail, mais ôte au travail son contenu. Toute production capitaliste, dans la mesure où elle n’est pas seulement processus de travail, mais en même temps processus de valorisation du capital, présente ce caractère commun : ce n’est pas le travailleur qui utilise la condition de travail, mais inversement la condition de travail qui utilise le travailleur ; c’est seulement avec la machinerie que ce renversement acquiert une réalité techniquement tangible. C’est pendant le processus même du travail que le moyen de travail, du fait de sa transformation en un automate, se pose face au travailleur comme capital, comme travail mort qui domine et aspire la force vivante du travail. »
Karl Marx, Le Capital , section 1, Chapitre 4, “Le caractère fétiche de la marchandise et son secret” publié en 1867, Puf, quadrige, 4e édition 2014, p. 87-88 :Puisque l’économie politique aime les robinsonnades, faisons d’abord paraître Robinson dans son île. Aussi modeste qu’il soit à l’origine, il n’en doit pas moins satisfaire des besoins divers, et, pour ce faire, accomplir toute une série de travaux utiles d’espèces diverses, faire des outils, fabriquer des meubles, domestiquer des lamas, pêcher, chasser, etc. [...] Malgré la diversité de ses fonctions productives, il sait qu’elles ne sont toutes que diverses formes d’activité du même Robinson, qu’elles ne sont donc que diverses modalités de travail humain. C’est l’urgence des besoins elle-même qui lui impose de répartir exactement son temps entre ses diverses fonctions. L’ampleur plus ou moins grande prise par telle ou telle fonction dans l’ensemble de son activité dépend du niveau plus ou moins élevé de difficultés qu’il lui faut surmonter pour atteindre l’effet utile visé. C’est l’expérience qui lui apprend cela, et notre Robinson, qui a sauvé du naufrage une montre, le grand livre de comptes, l’encre et la plume, a tôt fait de tenir la comptabilité de sa propre personne, en bon Anglais qu’il est. Son inventaire comporte un répertoire des objets d’usage qu’il possède, des diverses opérations requises pour les produire, et finalement du temps de travail que lui coûtent en moyenne des quantités déterminées de ces différents produits. [...] Et pourtant toutes les déterminations habituelles de la valeur y sont contenues.
Karl Marx, Le Capital, livre I, section 3, chapitre VIII, traduction de Jean-Pierre Lefebvre, Paris, Éditions sociales, 2016 Le capitaliste a acheté la force de travail à sa valeur journalière. C'est donc à lui qu'appartient sa valeur d'usage pendant la durée d'une journée de travail. Il a donc acquis le droit de faire travailler pour lui un travailleur pendant une journée. Mais qu'est-ce qu'une journée de travail ? C'est moins en tout cas qu'une journée de vie naturelle. De combien ? Le capitaliste a sa propre opinion sur cette ultima Thule, cette limite où doit s'arrêter la journée de travail. En tant que capitaliste, il n'est que capital personnifié. Son âme est l'âme du capital. Or le capital a une unique pulsion vitale : se valoriser, créer de la survaleur, pomper avec sa partie constante, les moyens de production, la plus grande masse possible de surtravail. Le capital est du travail mort, qui ne s'anime qu'en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d'autant plus vivant qu'il en suce davantage. Le temps pendant lequel le travailleur travaille est le temps pendant lequel le capitaliste consomme la force de travail qu'il lui a achetée. Si le travailleur consomme pour lui-même son temps disponible, il vole le capitaliste. Le capitaliste se réclame donc de la loi de l'échange marchand. Il cherche, comme n'importe quel autre acheteur, à tirer le plus grand parti possible de la valeur d'usage de sa marchandise.